Je comprends le principe d’être dans le moment présent. Je tente bien que mal de me le rappeler quand la petite boule commence à se former dans mon ventre parce qu’à certains moments, je deviens bien angoissée de ne pas être ailleurs. Vous suivez?
Ce n’est pas un secret que je tente de prendre rendez-vous ici avec vous mais surtout avec moi-même à tous les jours. Quand je n’y arrive pas, comme depuis ces deux derniers jours, je deviens vite énervée, moins patiente et presque incapable de profiter de ce qui m’empêche d’écrire.
Je sais pourtant que la vie d’une Maman est remplie de petits imprévus qui seront toujours plus importants que ses propres besoins. Même après 10 ans, j’ai de la difficulté à accepter cette clause de mon contrat. J’expliquais justement à mes enfants cette semaine, qu’à chaque fois qu’ils disent le mot Maman, j’arrête tout ce que je fais pour voir quel sera le besoin, et surtout m’assurer qu’il n’y a pas urgence. C’est comme ça, leur cordon est resté accroché directement à mes entrailles.
Quand je faisais mon blogue de cuisine, je cherchais toujours les recettes les plus simples & rapides possibles parce que je savais que j’allais être dérangée des dizaines de fois aussitôt que je me mettais les mains à la pâte. Comment dire non, je ne m’occupe pas de toi? Bien sûr avec le temps, on sait reconnaître les vrais besoins, on peut les faire patienter un peu mais ultimement on arrête tout pour recommencer encore et encore.
Il y a une heure dans ma journée où je perds le contrôle totalement, c’est entre 16h et 17h. C’est pour ça qu’il m’a longtemps pris un verre de vin à cette heure, je ne savais plus comment y arriver. Il faudrait devenir une pieuvre ou se clôner pour surveiller les enfants qui jouent dehors, répondre à la porte parce que d’autres amis arrivent ou c’est les Mamans qui viennent chercher leur enfant, préparer notre souper, surveiller le four pour ne pas brûler ce qui est déjà en route, répondre au téléphone parce que l’Homme veut nous dire qu’il s’envient bientôt ou pas, répondre aux colporteurs à la porte ou au téléphone, parce qu’ils savent bien qu’on est là à cette heure, soi-même appeler une amie pour lui faire un tchin-tchin parce que vraiment tant qu’à être dans le jus, vaut mieux prendre une bonne gorgée de vin et se défouler un peu, vider les boîtes à lunch, gueuler si les devoirs et leçons ne sont pas encore terminés, ici on s’en veut d’avoir étiré ça jusqu’à notre heure critique, et j’en passe…
J’adore le concept du moment présent mais même cette semaine je lisais qu’une personne bien organisée ne devait que planifier 60% de son temps et laisser de la place à 40% pour les imprévus. Comment être en paix quand nous savons d’avance que nous n’allons pas être en train de faire ce que nous voudrions 40% du temps. Je ne sais pas si ces chiffres sont bons, je vais faire un peu plus de recherche mais ce que je sais, c’est que je dois trouver le moyen de vivre en paix avec cette réalité.
Quand je réussis à écrire, pour le moment, je vis mieux avec tous les imprévus. Par contre, je sais que ce n’est pas toujours possible, comme ce n’est pas toujours possible me rendre à un cours de yoga pour me recentrer. J’aimerais bien trouver la solution pour me permettre d’accepter que tout moment présent, qu’il soit voulu ou non, ne vienne pas créer en moi un déséquilibre. J’y travaille…
Je vous laisse avec cette citation que je trouve un peu dure mais aussi bien réelle. Il semblerait que je ne suis pas la seule femme à trouver qu’il est difficile d’accepter que son quotidien soit souvent rempli des imprévus et besoins des autres.
«Le travail d’une femme, depuis son lever jusqu’à son coucher, est aussi dur qu’une journée de guerre, pire que la journée de travail d’un homme, parce qu’elle doit inventer son emploi du temps conformément à celui des autres.»
Marguerite Duras, La vie matérielle, tirée du livre de Dominique Loreau,
Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi.
Leçon du jour; être dans le moment présent, c’est accepté que celui-ci n’est pas toujours celui que nous souhaitons.
Bon cheminement 😉
Y’a des journées pires que d’autres… Comme y’en a aussi plein de belles… xx